Test : Disaster Report 4 sur Nintendo Switch, que vaut-il ?

Disaster Memories 4 vous fera vivre l'enfer d'une catastrophe !
Disaster Memories 4 vous fera vivre l'enfer d'une catastrophe !
Test réalisé à partir d'une version commerciale, fournie par Koch Media. Vidéo maison, capture d'écran éditeur (PC).

J’ai pu longuement jouer à Disaster Report 4 : Summer Memories sur Nintendo Switch, et je peux enfin vous donner mon avis sur ce jeu très particulier ! Pour la petite histoire, Disaster Report 4 devait sortir sur PS3 le 10 mars 2011. Le lendemain, le 11 mars 2011, s’est produit un puissant tremblement de terre, déclenchant le meurtrier tsunami de Tōhoku, et la catastrophe nucléaire de Fukushima… La décision fut alors prise d’annuler le jeu, dont le thème est trop proche de cette réalité macabre. Mais en 2014, les développeurs de chez Granzella ont repris le chantier sur les consoles actuelles, et ont sorti, 7 ans après, « Zettai Zetsumei Toshi 4 Plus: Summer Memories » au Japon sur PS4 ! 2 ans plus tard, le jeu arrive donc en Occident et, surprise, une version Nintendo Switch est disponible ! Voyons ce que cela veut dire.

La technique totalement à la ramasse

Je ne vais pas vous le cacher, la première chose qui choque, c’est la technique complètement à la ramasse de cette version Nintendo Switch. C’est bien simple, le jeu est constamment sous les 30 fps (je pense que l’on tourne autour des 20 fps), avec en plus un flou omniprésent à l’écran, la résolution interne du jeu étant bien en dessous des 1080p, le tout pour un résultat graphique pas vraiment fameux.

L'ambiance du jeu, elle, reste très agréable. Enfin si je puis dire !
L’ambiance du jeu, elle, reste très agréable. Enfin si je puis dire !

On pourrait excuser tout cela s’il y avait un moteur physique convaincant, mais même pas, tout ce qui se passe à l’écran est scripté… Bref, vous l’aurez compris : c’est une catastrophe (ah ah) de ce point de vue… Et le développement rocambolesque du jeu, avec son moteur daté, n’a pas du aider à optimiser le jeu. Mais est-ce que tout est à jeter pour autant ?

Un jeu vraiment attachant

Là où le jeu arrive a tirer son épingle du jeu, c’est dans sa narration, et sa façon de vous faire prendre des choix dans une situation de crise. Si vous étiez survivant d’un tel tremblement de terre, votre priorité serait-elle de sauver votre peau ? Peut-être privilégieriez-vous d’aider les autres personnes autour de vous ? Allez-vous explorer les moindres recoins de la ville, ou, au contraire, chercheriez vous à la quitter au plus vite ? Une fois que vous commencez à jouer à ce jeu comme à « un livre dont vous êtes le héro », le déroulement de l’histoire, ainsi que de ses différentes fins, est vraiment plaisant !

Cet endroit n'a pas l'air trop touché par le séisme.
Cet endroit n’a pas l’air trop touché par le séisme.

On en vient presque à regretter que le jeu ne soit pas un visual novel, ce qui aurait permis de passer outre les soucis techniques. Remarque importante pour les anglophobes : le jeu n’est pas sous-titré en français, il faudra donc se contenter de la langue de Shakespeare…

Mais un jeu qui reste très linéaire

Au final, le second reproche du jeu viendra de sa rigidité et de sa linéarité. La ville est divisée est zones, qui se déverrouillent au fil des quêtes et des événements que vous déclencherez. Le soucis, c’est que l’on a systématiquement qu’une façon de résoudre les quêtes, avec parfois des actions qui défient la logique. S’il vous faut acheter une bouteille d’eau pour la donner à un passant, n’espérez pas pouvoir terminer la quête en trouvant cette bouteille dans un magasin éventré. Il vous faudra impérativement acheter cette bouteille à l’endroit prévu par le script du jeu. C’est ce genre de petit détail qui tue l’immersion.

Certains décors sont impressionnants.
Certains décors sont impressionnants.

A contrario, les jauges de stress, de pipi (oui oui), de faim et de soif sont vraiment laxiste. Même vide, vous pourrez, sans problème, continuer votre aventure… Et c’est bien dommage pour un jeu dont le thème tourne autour de la survie. Même si, je dois l’avouer, passer mon temps à chercher de la nourriture dans cet environnement ne m’aurait pas enchanté, vu le peu d’interaction que permet le jeu.

Verdict

La technique vraiment « claquée au sol », comme j’aime le dire, ne me permet pas de vous recommander ce jeu dans sa version Nintendo Switch. Vendu au prix fort de 59,99 €, il est vraiment difficile de pardonner à ce jeu ses ralentissements désagréables, associés à de nombreux temps de chargement disséminé dans le jeu. Il reste tout de même une histoire passionnante, pour peu que vous vous impliquiez dans le jeu. Si vous arrivez à passer outre les problèmes techniques, et que l’idée d’y jouer comme un Visual Novel ne vous dérange pas, vous découvrirez un jeu particulier, qui tente de vous mettre au cœur d’une terrible catastrophe naturelle.

J’ai aimé

  • L’histoire et l’implication que l’on a dedans.
  • On se sent impliqué dans ce tremblement de terre.
  • Les choix, et les nombreuses fins.

J’ai détesté

  • Le framerate beaucoup trop instable.
  • Le jeu est entièrement scripté.
  • Le côté survie totalement artificiel.
  • Maîtrise de l’anglais obligatoire.

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