Test : Cyberpunk 2077, l’art de gâcher un chef d’oeuvre ? (Xbox Series S)

Cyberpunk 2077 et son univers incroyable...
Cyberpunk 2077 et son univers incroyable...

Test réalisé à partir d’une version Xbox Series S (parfois sur One X), commerciale, achetée par mes soins, en versions 1.01, 1.02, 1.03, 1.04, 1.05 et 1.06. Vidéos et captures d’écran maison.

Ça y est. Après environ 30 heures de jeu, j’ai enfin terminé Cyberpunk 2077, et je dois avouer que la fin du jeu m’a complètement décontenancé… Au point que j’ai eu envie de vous écrire ce petit test dès que j’ai éteint ma console. Pour partager avec vous cette expérience unique que représente ce jeu ! Et pour vous mettre dans l’ambiance, lancez ce petit morceau de GR4VES avant de commencer à lire cet article…

Cyberbug 2077

Parlons en pour éjecter cette section au plus vite : les bugs. Alors oui, Cyberpunk 2077 manque clairement de finition. De nombreux bugs sont présents dans le jeu. J’ai joué sur Xbox Series S, et si je n’ai jamais eu un seul crash de ma console, j’ai tout de même pu recenser les bugs suivants :

  • IA défaillante avec un QI d’huître.
  • Physique du véhicule totalement claqué au sol.
  • Conducteur qui reste dans le véhicule quand je fais du carjacking (du coup, on s’assoit à l’intérieur du conducteur).
  • Personnages en position « T » (une fois dans un bar)
  • Animation des lèvres absentes sur certaines cinématique. (surtout sur les dernières missions).
  • Absence de l’effet d’explosion de certains véhicules.
  • Physique des vêtements WTF (sur une cinématique).

Bref, des défauts pour la plupart cosmétiques, que j’ai outrepassé aisément. Je ne pense pas qu’un jeu s’arrête à son moteur graphique ou à ses graphismes, du coup… Cela ne m’a pas plus dérangé que ça dans mon aventure. Ces bugs sont fréquents, en Open World comme en intérieur, même si les choses s’améliorent au fil des patchs (déjà six en 3 semaines). Bref, vous l’aurez compris, Cyberpunk 2077 est un jeu avec une finition bâclée, et il faut donc faire avec… Ou attendre encore quelques mois pour les corrections de bugs !

Je ne suis plus SuzuKube, je suis V.

Et détrompez vous : malgré les apparences, j’ai adoré Cyberpunk 2077 ! C’est curieusement l’expérience qui m’a le plus marqué en 2020, et peut être même ces dernières années. Puisant dans les racines du RPG, à savoir l’incarnation d’un personnage qui va évoluer au fil de l’aventure, Cyberpunk 2077 maîtrise l’art de la vue à la 1ère personne (ou FPS). On vit notre vie à travers les yeux du personnage, on EST littéralement « V ». Et c’est précisément là où le jeu puise l’essentiel de son intérêt : l’évolution (sociale, culturelle et affective) de son personnage au sein de Night City.

Moi, ma V elle a la classe !
Moi, ma V elle a la classe !

Que l’on soit Corpo (issu des hautes sphères décisionnaires de la ville), Street (gamin des rues) ou Nomade (vivant à la campagne), notre personnage évoluera au fil de ses quêtes, et nous aussi, en tant que joueur, par la même occasion. Notre façon de percevoir la ville – et les corporations comme Arasaka – évoluera au cours de l’aventure, selon NOS conviction personnel. Simple société tentaculaire pas si dangereuse que cela et ayant permis l’essor de toute la technologie montrée dans le jeu ou véritable cancer de la société, à vous d’agir selon VOTRE perception de ce monde virtuel, avec votre regard extérieur. Et ça, cela doit faire depuis Mass Effect que je ne m’étais pas senti aussi impliqué dans l’univers d’un jeu…

J'adore Judy, elle est trop charmante !
J’adore Judy, elle est trop charmante !

Découvrir des personnages comme Evelyne, Judy, Panam est un véritable régal. Tous très charismatiques, ce sont des personnages que l’on aime – ou qu’on déteste – mais on est rarement indifférent à leur charme. Et tant mieux : cela nous implique émotionnellement dans le jeu, d’autant plus que des romaines sont possibles avec certains d’entre eux ! Et même si au fond, je sais que ce sont des choix illusoires que nous propose CD Projekt Red, c’est tout de même un plaisir de pouvoir revoir certains personnage avec des quêtes secondaires et d’avoir également le choix de couper les ponts avec certains. C’est de cette façon que Cyberpunk 2077 personnalisera votre partie, la rendant plus ou moins longue selon l’importance que vous porterez à chacun des protagonistes du jeu (PS : je déteste Delamain).

Et que dire de ce Johnny Silverhand. Ah, quand il a débarqué dans mon aventure, il a totalement bouleversé ma vie ! D’abord incompréhensible, j’ai fini par carrément le détester, le trouver nuisible. Avant d’apprendre à le connaître petit à petit, au fil des quêtes, et de finalement m’attacher à lui ^^ . Un sacré personnage, incarné par Keanu Reeves, qui endosse ce rôle à merveille. Il est la grosse pièce centrale du jeu, peut-être même un peu trop présent sur la fin, même si ça reste un véritable plaisir de découvrir tout le lore autour de ce personnage emblématique ^^ !

Johnny Silverhand a un background très lourd.
Johnny Silverhand a un background très lourd.

Ajoutons un doublage français de qualité (quand on omet les quelques bugs de synchro labiale, heureusement rare), associé à de très bonnes expressions des visages des protagonistes qui accentuent mon attachement aux personnage, les rendant plus vivant à mes oreilles, et vous obtenez un jeu qui m’a rappelé mes heures à écouter Miranda, Liara, Tali, Wrex le Krogane et j’en passe (C’est un référence à Mass Effect pour ceux qui ne connaissent pas)… Un gros coup de cœur de mon côté !

Night City, la cité de mes rêves…

Que dire de Night City. Superbement conçue, Night City est une ville des USA, en Californie, comparable à Los Angeles, mais dans un monde où les grosses corporations ont pris le contrôle du pays. Il en résulte un détachement identitaire de la ville par rapport à son pays, les USA – à la place, c’est l’influence des grosses société qui définissent la culture de cette ville ! Résultat : On se retrouve avec une énorme influence d’Arasaka, grosse corporation japonaise qui a conquis le monde, et les rues de Night City, qui rappellera aux plus vieux le manga Akira ! Mélange exceptionnel entre un Los Angeles et un Néo-Tokyo du futur, c’est simple : Je suis totalement tombé amoureux de Night City, qui mêle les cultures de deux villes que j’affectionne particulièrement (Il ne manque plus que Cologne et Toulouse). Ainsi, on retrouve de nombreux hiraganas aux 4 coins de la ville, des néons qui illuminent de leurs lumières fluo multicolores les rues de la ville et ses nombreux distributeurs et Fast-Food favorisant la malbouffe, Burritos en tête, le tout surmonté d’immenses Torii traditionnels en plein milieu de cette ôde à la modernité. Cette ville, m’a d’ailleurs énormément rappelé le quartier de Kabukicho à Tokyo, que j’ai pu découvrir durant mon séjour au Japon fin 2019. Les musiques ne sont pas en reste, avec certaines sonorités qui devrait pas être inconnues aux amateurs de JPOP, comme par exemple le single Ponpon Shit, qui est juste excellent !

Rien que de l’écouter, je me souviens de l’extase dans laquelle j’étais à découvrir Night City au volant de mon véhicule (à la physique horrible, on est bien d’accord). Je veux dire… Il y a t’il un seul amoureux du Japon qui puisse résister aux charmes de JapanTown ?

Et si vous n’êtes pas sensible aux charmes japonais, sachez que la bande son est très rythmée, vous pouvez d’ailleurs écouter les 2 premiers « Radio Volume » du jeu sur Spotify 🙂 !

Bref, personnellement, j’ai été charmé par la ville, graphiquement comme artistiquement. Elle est juste sublime, Night City regorge de buildings immenses et d’une verticalité comme je n’en avais jamais vu dans aucun jeu auparavant. La ville n’est pas très étendue en terme de km², certes, mais elle est tellement compacte, dense, et avec tellement de lieux iconiques que j’ai, même après 30 heures de jeu, toujours autant de mal à m’y repérer…

La descente aux enfers de mes dernières heures de jeu…

Quel tableau idyllique que je vous dresse là, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui a pu mal se passer sur ces dernières heures de jeu ? Et bien, l’arrivée de la dernière mission du jeu, assez brusquement, m’a un peu déconnecté de mon rêve éveillé. Le jeu fonctionne sur un système d’entonnoir. Quel que soit votre origine (Corpo, Street ou Nomade), après quelques minutes de jeu, vous vous retrouvez au même endroit : l’appartement de la première mission avec Jackie. Au final, votre origine n’a aucun impacte sur le déroulement de votre aventure : elle ne débloque que quelques lignes de dialogue supplémentaire, ce qui est vraiment dommage, car il y avait moyen d’ajouter énormément de rejouabilité au jeu pour redécouvrir la ville sous un autre angle ! Ce fut ma plus grosse déception… Mais le pire, ce sont les fins du jeu (5 en tout, 6 avec la secrète) qui ne sont déterminées quasiment qu’avec vos choix sur cette dernière mission ! J’aurais tellement aimé que les fins soient déterminées tout au long de l’aventure, en développant notre personnalité au fil de nos quêtes (principales comme secondaires) et nos relations… Mais non, à la place, les développeurs ont fait en sorte que quelque que soit nos choix au fil de l’aventure, on se retrouve devant la porte de cette fameuse mission « pas de point de retour possible », dans laquelle nos choix vont déterminer l’issue du jeu, comme si toutes l’aventure vécue avant ce moment était… Inutile ?

Le Red Dirt ^^ !
Le Red Dirt ^^ !

Mais alors… Quel intérêt de s’impliquer dans le jeu ? Nos relations avec les autres personnages du jeu deviennent juste quelque chose d’intime, qui n’a pas d’influence sur le jeu en lui même, si ce n’est de nous octroyer de puissante armes bonus. Pire encore, à quoi cela sert d’avoir le choix de tuer ou de neutraliser nos adversaire (quand on les attrapes furtivement notamment) vu qu’au final, que l’on ait assassiné la ville entière, ou qu’on ait épargné chacun des combattants du jeu, le résultat est strictement le même ? Le pire, c’est que certaines quêtes secondaires prennent bien en compte vos actions passées (si vous avez tué un chef de gang par exemple, c’est un remplaçant qui vous parlera par la suite), mais, arrivée à la quête finale, on se rend compte qu’elles sont toutes… Oubliées du jeu. Comme si rien ne s’était passé avant d’en arriver à ce point…

Et je ne vais pas vous spoiler la fin que j’ai eu. J’ai cru que j’allais devenir fou. Je pense être un peu comme tout le monde, adorer les happy ends, et ce ne fut pas du tout le cas. Je pense avoir eu la pire fin possible, avec la sensation d’avoir vécu un gros « Game Over ». Ça m’a rendu tellement triste ! Mais je pense qu’à partir du moment où un jeu arrive à me faire remonter des émotions, comme de la colère ou de la tristesse, c’est qu’il a réussi sa tâche : m’immerger dans son monde au point de me sentir émotionnellement touché par celui-ci… Et je félicite tout de même CD Projekt pour cela (même si ma fin fut NULLE) !

Ma déception…

J’aurais donc passé des heures et des heures euphoriques sur Cyberpunk 2077, a arpenter ses rues à l’ambiance japonaise et à tisser des relations avec les protagonistes du jeu ! Pourtant, la fin, vraiment brusque du jeu, m’a fait me rendre compte que j’ai complètement perdu de vue mon objectif dans le jeu, pour au final me retrouver complètement perdu dans cette dernière mission, sans vraiment avoir la conviction de savoir ce que je voulais à ce moment. Et c’est également cette fin qui m’a sorti de l’illusion de Cyberpunk 2077. Celle où je pensais avoir des choix important à faire tout au long de l’aventure, et me mettant face les nombreuses promesses de CD Projekt Red pour ce projet titanesque. Je me suis alors rendu compte que les PNJ n’ont aucune routine, semblent des animations avoir été copiées/collées de The Witcher 3, avec une ligne de dialogue aléatoire et totalement hors contexte lorsque l’on veut leur parler. Et c’est exactement ce qui nous sort de l’immersion du jeu.

Heureusement, les PNJ clés ont quand même un peu de répartie.
Heureusement, les PNJ clés ont quand même un peu de répartie.

A ce train là, il aurait mieux valu ne pas nous permettre du tout de leur parler… Le système de RPG et de montée d’expérience devient très vite inutile, dès lors que l’on a des armes ultra cheatées en notre possession (Overwatch, mes implants de lames dans les bras et l’arme de Silverhand et… On roule sur le jeu). Ajoutez à cela un appartement totalement inutile dans lequel je ne suis pas retourné une seule fois durant mes 30 heures de jeu et vous vous retrouvez à vous proposer plein de questions.

Où sont les voitures volantes ? Pourquoi proposer la possibilité de choisir la taille de son sexe si cela n’est visible à aucun moment dans l’aventure ? Pourquoi il y a t’il autant de loot dans toute la ville, remplissant notre inventaire à vitesse grand V et rendant totalement inutile 99% des magasins de la ville ? J’avais plus de 120 kits de soin lorsque j’étais face au boss final… Une situation qui fut… Hilarante ?

Verdict

Au final, ce ne sont même pas les quelques bugs qui m’ont déçu dans ce Cyberpunk 2077, non. Ce sont simplement les promesses non tenues de CD Projekt, qui me donne la sensation de jouer à un (excellent) brouillon du jeu que l’on nous a promis depuis 8 ans. C’est très frustrant, car l’ambiance du jeu est phénoménale, et les artistes, que ce soit les musiciens, chanteurs, graphistes, acteurs ou scénaristes, ont effectué un travail de titan pour nous retranscrire cet univers unique en son genre, mais je ne pense malheureusement pas que les mises jour pourront changer les défauts fondamentaux du jeu, liés à sa structure de progression plus qu’aux bugs visibles, qui ne sont au final que l’arbre qui cache la forêt… Et pourtant… Ce Cyberpunk 2077 est une expérience unique, que j’ai carrément kiffé et que je n’aurais raté pour rien au monde. Pas de classe S donc, mais je vous encourage grandement à y jeter un oeil, surtout si vous avez une configuration qui le permet (PC, Google Stadia, Xbox Series S|X ou PS5) !

Classe A
Un excellent jeu, vous devez au moins l’essayer !

J’ai aimé

  • Graphiquement sublime
  • Une des meilleure direction artistique de ces dernières années
  • L’ambiance générale unique en son genre.
  • Une bande son juste prodigieuse (si vous aimez le style)
  • Le jeu est entièrement doublé en français !
  • La narration, très maîtrisée
  • L’intégration des quêtes secondaires, juste parfaite
  • La durée de vie plutôt bonne
  • On se sent vraiment impliqué émotionnellement avec V.
  • Brendan le distributeur est trop cool !

J’ai détesté

  • Bien évidemment les bugs…
  • Les dialogues avec les PNJ
  • Les réaction de mollusque de l’IA (combat comme PNJ)
  • On aurait aimé plus de monde dans les rues, c’est un Super Mégalopole !
  • Les choix n’ont quasi aucun impact sur le déroulement du scénario…
  • Elle sert à quoi notre planque ?
  • Trop de loot !

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